samedi 8 mars 2014

Mensonge par omission





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Le mensonge par omission consiste à diffuser ce qui, parmi le réel ou le probable, convient aux fins poursuivies, tout en omettant ce qui nuit à ces fins. Comme ce qui est affirmé est vrai, ou du moins pos­sible, son image est acceptée dans les croyances. Mais comme cette image manque de ce qu'on omet, les associations mentales de la cible remplis­sent les blancs, transforment les omissions en non-existence, et lient cette non-existence à la croyance, avec l'intensité de croyance en ce qui est accepté. Le mensonge par omission apporte donc double béné­fice à l'action de communication: une mémorisation de ce qui convient au communicateur, plus la négation de ce qu'il veut qu'on ignore. [...] Un avantage important du mensonge par omission est qu'il n'est pas facile à déceler.
En effet, le menteur par omission ne semble pas mentir, surtout si on croit naïvement que « mentir » se limite à affirmer ce qu'on sait faux, et n'inclut pas le refus d'énoncer ce qu'on sait vrai et im­por­tant. Or ce refus est difficile à prouver, car il ressemble à d'autres omis­sions de ce qui est vrai.
En effet : 
1) On peut ignorer une partie du vrai, par malchance ou incompétence ; 
2) On peut ignorer ou sous-estimer l'importance d'une partie du vrai, et donc préférer occuper le temps limité des messages à diffuser d'autres vérités. 
Alors, le mensonge par omission peut être accompli impunément : on ne pourra pas prouver que le communicateur savait ce qu'il n'a pas dit, ni surtout prouver qu'il savait important ce qu'il n'a pas dit ou ce qu'il a empêché de dire. Le mensonge par omission est donc un mode de communication favori des manipulateurs du public. La grande extension de cette pratique a d'ailleurs une conséquence souvent comique : la langue de bois des politiciens et journalistes. En effet, l'efficacité du mensonge par omission nécessite que ce qui a été omis reste omis durant toute l'action médiatique en cours. Et puisque ces actions poursuivent souvent des buts à long terme, les vérités à omettre s'accumulent : on arrive peu à peu à une situation déjà décrite dans Le Barbier de Séville, où les médias doivent omettre tant de sujets qu'ils se limitent à traiter de météo, de sport, de l'étranger, de l'huma­nitaire, et de toutes les demi-vérités qu'ils sont chargés d'imposer.

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