mardi 14 janvier 2014

Nouveau : le premier crayon mobile pour être le plus professionnel !

Dans un article récent ( http://urls.fr/tmn ), on peut lire une liste des mots les plus utilisés en 2013.



L'article préconise de supprimer, dans la mesure du possible un certain nombre de mots (comme : clé, important, innovant et significatif par exemple).
Le conseil est judicieux : d'une part ces mots ont perdu de leur force en raison de leur trop grande fréquence, d'autre part ils donnent au lecteur / à l'auditeur une impression de lassitude (déjà-dit, déjà-vu, déjà-lu, déjà-su...). On pourrait ajouter que les professionnels relèvent aussi dans cette utilisation frénétique de ces mots très courants ou usuels une forme de négligence ou de fainéantise, voire de complaisance, de démagogie, etc.

Ce qui est plus remarquable, c'est de se demander si en français ce serait exactement les mêmes mots qui remonteraient dans cette "short list" (aïe, un Claude Hagège serait très désappointé de cette terminologie, mais une liste courte aura-t-elle la même signification que "short list" et ne manque-t-il pas parfois des mots en français, entérinés par les usages ? :-) ) : est-ce que des mots comme "significatif" sont si fréquents dans la presse française ?
De plus, on notera que ces mots relèvent tous du vocabulaire du management, de l'entreprise et du monde de la communication. Chaque domaine a son vocabulaire et ses tics langagiers : avec un texte d'informaticiens sous les yeux, on relèverait plutôt des mots comme "impacter", "innovant", "intelligent" (intelligent, c'est la cerise sur le gâteau... ces dernières années, on a eu tendance à attribuer ce qualificatif à tout et à n'importe quoi, y compris à des objets très peu doués d'intelligence : un objet électronique était qualifié d'intelligent, un objet connecté également, un objet "espion" capable de traquer nos usages aussi !).

Faut-il en conclure que tous les internautes se prennent pour des communicants, susceptibles de donner leur avis sagace sur ce qu'il convient de dire et de faire sur Internet ? Et vivons-nous dans un monde de managers : devenus tous managers, qui reste-t-il pour "faire" le boulot pour de vrai ? pas ceux qui nous lisent puisqu'ils sont aussi managers...




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire